mercredi 10 octobre 2012

Flying Lotus - Until The Quiet Comes : voyage dans l'éther

L’américain poursuit son long rêve éveillé, bien entouré et taillé pour la légende.
On se souvient de Cosmogramma, troisième album du producteur californien à l'aura mystique, bâti peu après la disparition de sa mère. On se rappelle de cette impression tenace de plongée électronique entre la vie et la mort, entre rêverie sans fin et spiritualité élevée. Apatride des genres, Flying Lotus y domptait, en génial Monsieur Loyal, hip-hop, soul, beats ciselés et free-jazz, sans jamais se laisser enfermer. Deux ans plus tard, le rêve éveillé continue, plus fort, plus réel encore.
Avec toute une flopée de guests (Thom Yorke, Erykah Badu, Thundercat), Steven Ellison invite cette fois à un demi-sommeil planant. Sur Until the Quiet Comes, tout ne semble que rondeurs et beats de coton, luxe, calme et volupté. Le calme ne dure pourtant jamais longtemps chez Flying Lotus. D'abord douce, la rêverie devient cauchemar. Pas celui qui provoque cris et sueurs froides, mais celui qui inquiète, qui rôde sans montrer son vrai visage.
Jamais rassuré, on évolue ici comme en apnée, sans savoir si l'electro imprévisible et affranchie du maître va donner des branchies ou couler ce corps que l'âme a quitté pour flotter bien au-dessus de la ligne d'horizon. En position du lotus, évidemment.
Ondine Benetier (lesinrocks.com)

En concert à La Machine du Moulin Rouge le 6 novembre 2012
Pour célébrer cette sortie, Lotus embarquera pour sa plus grande tournée, passant par des villes dans toute l’Amérique du Nord, le Royaume Uni et l’Europe sur une période de 3 mois. Flying Lotus est le centre d’un réseau musical qui s’étend bien plus loin que la vibrante Los Angeles et regroupe tant d’individualités de même opinion. – que ce soit Earl Sweatshirt qui le rejoint sur scène à Coachella cette année, l’excentrique camarade d’Odd Future Hodgy Beats qui collabore sur des mixtapes, ou FlyLo qui passe du temps en studio avec SchoolBoyQ de Black Hippy. Tout de ce mélange des styles et la fonte des genres de Flying Lotus a contribué de façon significative à transformer la musique, dans un sens qui attache une grande importance à la cohésion artistique et à la profondeur conceptuelle. Cependant, il fait ces bonds intellectuels sans oublier la primordialité d’une ligne de basse ou l’oscillation libre d’un beat – de la même manière que nombre de maîtres de la soul music ont infusé leurs chansons amoureux et danseurs avec des sous-entendus brillants et grisants pendant des décennies. Until The Quiet Comes suit cette tradition tout en découvrant un chemin bien à lui, qui est la marque d’un futur classique.

Écoute intégrale en avant-première de l'album ici





La sortie de l'album est accompagnée d'un court-métrage teaser impressionnant.
Crédits musiques, par ordre d'apparition :
— See Thru To U (feat. Erykah Badu)
— Hunger (feat. Niki Randa)
— Getting There (feat. Niki Randa)



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mardi 9 octobre 2012

Fink - Wheels Turn Beneath My Feet : captivant

Après son superbe album Perfect Darkness sorti en 2011, Fink annonce la sortie du premier album live de son groupe, sorte de documentaire sur l’énorme « Perfect Darkness Tour ».
Composé de 13 enregistrements live jamais sortis auparavant venant de villes européennes aussi variées que Paris, Amsterdam, Prague, Vienne et Londres, l’album inclus les titres préférés des fans tels que « Sort of Revolution », « This Is The Thing », « Fear Is Like Fire », « Yesterday Was Hard On All Of US » et « Berlin Sunrise ». L’album est présenté dans un somptueux livret relié de 84 pages, dans lequel se trouve un véritable trésor de photographies lives par le photographe renommé Tommy N Lance. Il sera aussi disponible en vinyle dépliant, et capture parfaitement les prestations lives passionnées de Fink.
Avec 20 000 billets vendus et 14 pays visités dans toute l’Europe, le « Perfect Darkness Tour » a vu Fink collaborer les concepteurs de 59 Productions, déjà récompensés. Ensemble, ils ont conçu une installation de lumières sur mesure au côté de projections customisées avec comme résultat un environnement scénique très dynamique et totalement unique pour la musique.
En emmenant le show un niveau au-dessus, le groupe sera de retour sur les routes en novembre, non seulement avec une scène améliorée, mais aussi avec deux musiciens supplémentaires aux cordes et aux claviers. Le « Wheels Tour » passera par la France, l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse, les Pays-Bas, l’Angleterre, la Belgique et la Pologne sur une période de trois semaines, avec pour commencer la tente du Cabaret Sauvage à Paris mardi 6 novembre, et pour finir un retour à Londres au Shepherds Bush Empire mardi 27 novembre.
Après la sortie de quatre albums studio acclamés par la critique, et un album live très attendu, Fink devient doucement mais sûrement l’un des artistes britanniques les plus captivants et singuliers. Wheels Turn Beneath My Feet capture Fink à son apogée. Musicien dont le talent fait taire les salles, et accompagné de Guy Whittaker à la basse et Tim Thornton aux percus et à la guitare, Fink crée l’un des spectacles live les plus beaux et les plus atmosphériques du moment.
pingpong.fr

Écoute intégrale de l'album live (2012) ici et de "Perfect Darkness" (2011) ici





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Pop Levi - Medicine : vite, un docteur !

Quand on lui demande d’où l’inspiration pour ce nouvel album lui est venue, Pop Levi répond : « Il a été enregistré par une autre version de moi dans une dimension parallèle, puis a été transmis à cette version de moi durant de longues sessions de caisson d’isolation ». J’espère que vous suivez, car voici la suite. « J’ai essayé de retranscrire les morceaux aussi fidèlement qu’il m’ont été transmis par mon autre moi. Bien qu’un réenregistrement précis eût été impossible, j’espère que vous, ainsi que toutes mes autres versions penserez : « C’est de la bombe ! » » Et ce ne sont pas des paroles en l’air, il y croit dur comme fer. Enregistré dans trois home-studios construits pour l’occasion (en Norvège, en Grèce et à Los Angeles), Medicine traduit l’obsession de Pop Levi pour Prince et la frotte à son amour pour Bolan, y ajoute un peu de Paul McCartney, un peu des Stooges des premières heures, un morceau de Lindsey Buckingham et même un soupçon de Peter Gabriel. Tout cela pour un album qui filtre de la pop bubblegum à travers un rituel satanique et du classic rock, un des albums les plus bizarres, les plus drôles et les plus singuliers que vous êtes susceptibles d’écouter en 2012.
Le tout laisse tous les autres fournisseurs de pop-rock à base de guitare sur le carreau, un peu plats, fades. Pop combine des techniques de prod sauvages à des riffs de guitare massifs : que demander de plus ?
Donc bien sûr, rien ne vous empêche de continuer avec vos trucmuches et autres machins choses, votre sentiment cool, sûr et de bon goût sur ce que tout le monde pense que tout le monde fait. Pas de soucis. La vie ne dure qu’environ quatre-vingts ans après tout, et mieux vaut passer la majorité de cette période à vous soucier de votre apparence aux yeux des gens qui vous entourent. Ou alors, montez donc à bord du véhicule d’un doudingue glam-funk multidimensionnel, et pour une fois, plongez sans savoir où vous atterrirez. Ni même si vous vous en souciez.
Finissons sur ces mots du concerné : « A ranger dans le dossier : Rock du futur, vous alourdira l’âme. » La messe est dite.
pingpong.fr

Medicine sortira le 12 novembre prochain sur Counter Records

Écoute intégrale de "Strawberry Shake EP" (4 titres) ici 





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The Juliets - Perfect Season : rock et baroque

The Juliets ont choisi d'attaquer la musique pop avec des archets et des cordes. Ce quintet de Detroit se distingue des groupes similaires tels qu'Arcade Fire en utilisant les éléments orchestraux d'une manière plus fonctionnelle qu'ornementale.
Le chanteur Jeremy Freer (piano, guitare) interprète des airs catchy que Sarah Myers (violon) et Anthony Marchese (violoncelle) subliment en de complexes compositions aux arrangements créatifs.  Jaclyn Phillips (batterie) et Ashton Hopkins (basse) assurent une section rythmique explosive qui laisse s'épanouir cordes, piano, guitare et chant.
The Juliets affichent les influences de la Motor City, la ville sinistrée de Detroit, à travers les thèmes  du désir, de la beauté décalée et de la persévérance. Rock et baroque !

Écoute intégrale de l'album ici

Interview ici





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lundi 8 octobre 2012

Two Fingers - Stunt Rhythms : infrabasses

Amon Tobin ne suit que son propre beat. Dans sa carrière qui dure depuis plus de dix ans déjà, il a souvent été assimilé à certaines scènes et/ou styles musicaux, sans jamais y appartenir. Il a toujours fait de la musique tel qu’il le voulait, en faisant abstraction de ce que les autres pensaient. Toujours à faire preuve d’une attention particulière pour le détail sonore, faisant ainsi de sa musique une œuvre bien plus riche en textures, plus belle et plus brute que celle de n’importe qui d’autre.
Ne vous y trompez pas : avec Stunt Rhythms, il s’agit bien de beats et de basse. L’album prend pour modèle « Fools Rhythm » (présent dans l’album), l’un des tracks qui s’est démarqué du boxset « XX » célébrant les 20 ans de Ninja Tune : un mélange contagieux de mélodie, de beats pointus et de basse grondante.
Bien que l’amour d’Amon pour les basses les plus basses mènera les plus paresseux à faire des comparaisons avec le dubstep, Stunt Rhythms doit plutôt être vu comme une lettre d’amour au hip-hop : celui d’une culture fraiche, jeune et innovante dans laquelle on montre tout simplement que l’on est le meilleur dans notre domaine, plutôt que celui du consumérisme rampant de, voyons voir, « Stunt 101 » de la G-Unit.
Ainsi, alors qu’on peut dire de tracks comme « Snap » qu’elles démontent pièce par pièce le hip-hop classique pour l’assembler en de toutes nouvelles formes, des titres plus uptempo comme « Razorback » se rapprochent plus d’une bande son d’un futur style de popping qui reste à inventer. Essayez de visualiser Mantronix comme un camion Kenworth K100. Vous y êtes ? Et bien Two Fingers est ce qu’il arrive quand le camion se transforme en Optimus Prime.
Sans compromis, musclé et puissant, la musique de Two Fingers est aussi pleine de touches subtiles, d’humour et d’un rythme souple. En fin de compte, quand on y pense bien, ils se la pètent.
Pingpong

Écoute intégrale de l'album ici






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Big Dada

mercredi 3 octobre 2012

Black Pistol Fire - BIg Beat' 59 : incandescent

Auteur l’an dernier d’un premier album prometteur mais trop impersonnel pour marquer les esprits, Black Pistol Fire remet déjà le pied à l’étrier, apparemment bien décidé à s’émanciper des pesantes comparaisons dont il faisait l’objet. A l’image de sa pochette bien plus réussie que son ainée, ce “Big Beat’ 59″ annonce la couleur : c’est un rock incandescent, baigné d’un son live authentique, et ancré dans la tradition américaine que le duo décline le temps de onze titres, tous reflets d’un registre resté fidèle à ses racines blues garage mais plus varié qu’autrefois. Une performance pour deux musiciens seulement, et la preuve que Eric Owen (batterie) et Kevin McKeown (guitare/chant) se sont appliqués à creuser un peu plus profondément ce qu’ils ne faisaient que survoler l’an passé…
Ainsi, si les adeptes de air guitar pour qui gratter dans le vide à la moindre détonation électrique est devenu un réflexe naturel, trouveront forcément de quoi faire avec les barils de riffs que ce disque contient (”Stripes Or Keys”, “Drop The Needle”), Black Pistol Fire sait aussi plus qu’auparavant nous emmener sur des terrains nouveaux faisant incontestablement la richesse de ce deuxième album. Car à n’en pas douter, au delà de quelques titres qui n’échapperont pas à un rapprochement inévitable avec les maitres Black Keys et White Stripes (”Busted & Blue”, “Slow Burn”), “Big Beat’ 59″ possède assez d’arguments pour exister par lui-même, que ce soit par la grâce d’un arrangement brut mais bien senti (la guitare de l’entame “Beelzelbub”), d’un riff fédérateur (”Crows Feet”), du groove (”Dead Love”), d’une mélodie entrainante (”Hot Mess”), ou tout simplement d’un sens nettement plus aiguisé de la composition (l’excellent “Young Blood”, “Lay Low”). De quoi faire passer ces deux potes de groupe quelconque à sérieux outsiders.
mowno.com


Écoute intégrale de l'album "Big Beat '59" (2012) ici






3 vidéos extraites de l'album éponyme "Black Pistol Fire" (2011) : 



Suffocation Blues
Sort Me Out
Plus d'infos ici


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mardi 2 octobre 2012

Alessi Brothers - Oh Lori : parce que vous le valez bien

Les Alessi brothers sont un duo américain auteur compositeur de musique pop.
Les deux frères jumeaux (Bill (Billy) Alessi and Bob (Bobby) Alessi) sont nés le 12 juillet 1953 à Long Island, dans l'état de New-York.
En 1977, ils sont septièmes dans le classement des singles anglais avec leur titre Oh Lori, classé parmi les dix meilleurs titres dans sept autres pays.
Les Alessi Brothers ont enregistré cinq albums chez des grandes compagnies de disques. Ils ont vendu au total huit millions d'albums à travers le monde et ont participé à une tournée avec Andy Gibb sur son "Shadow Dancing tour".
Billy and Bobby Alessi ont collaboré avec Art Garfunkel sur son album "Fate for breakfast", sorti en 1979, principalement en faisant les chœurs.
Les 2 jumeaux ont aussi composé de nombreux jingles de campagnes publicitaires aux État-Unis. Billy a assuré le générique de Coca Cola Light pendant 14 ans et a travaillé avec des grands de la musique tels qu' Elton John, Michael McDonald et Whitney Houston.




Écoutez la version de Laurent Voulzy ici