Artiste discret bien que largement reconnu, Bonobo atteignait le sommet de sa carrière en 2010 avec “Black Sands“.
Bonne nouvelle, ce nouveau “North Borders” en est le prolongement
naturel puisque Simon Green poursuit son cheminement de pensée à travers
treize morceaux magistraux, et caresse ainsi du bout des doigts une
certaine perfection dans les textures.
“First Fires” ouvre impérialement le
disque sur une parfaite symbiose entre instrumentations et voix, mettant
en scène le rookie folk Grey Reverend
et des envolées de cordes qui provoquent fatalement chez nous quelques
frissons. Le chef d’orchestre perfectionne ici son art en allant au bout
des choses. Illustration avec “Emkay” qui ressemble étrangement à
“Eyesdown”, l’un des morceaux-phares de son précédent opus, la diva soul
Andreya Triana
en moins. Le britannique accélère alors le rythme et s’imprégne
d’influences house : hypothèse confirmée avec le groovy “Don’t Wait” ou
le premier single “Cirrus” et ses cloches façon Pantha du Prince, deux autres titres où le côté dansant rejoint les habituels habillages sonores déjà riches et organiques.
Entouré d’un groupe de musiciens sur
scène lors de sa dernière tournée, Simon Green utilise son retour
d’expérience en équipe pour tisser des harmonies plus complexes et
parfaitement équilibrées entre électronique et acoustique, histoire que
chacun ait son rôle à jouer. Il insiste notamment rythmiquement, sur des
pièces instrumentales au potentiel émotionnel débordant (”Sapphire”,
“Jets”, “Know You”, “Ten Tigers”), modulant les plaisirs entre bass
music qui colle au corps telle une sangsue et breakbeat aux mélodies
poignantes et déstructurées.
Les invités vocaux ne sont pas non plus choisis au hasard. Après une collaboration avec Flying Lotus, Erykah Badu
se met à fricoter brillamment avec Bonobo sur “Heaven For The Sinner”
pour un résultat envoûtant de dubstep gorgé de soul. Sur “Pieces”, on
découvre également la voix mystique de Cornelia, mais c’est surtout la
nouvelle intervenante Szjerdene – dont le timbre cristallin se marie aux
arrangements de “Towers” et “Transits” - qui verra peut-être son destin
s’enflammer à la manière de celui d’Andreya Triana, propulsée en partie
grâce à ses “duos” avec le bonhomme.
Certains trouveront ce disque redondant
mais, plus de doute, Bonobo a définitivement trouvé sa personnalité
musicale et s’affirme plus que jamais comme un leader majeur de la
musique électronique au sens large. Un nouveau coup de maître.
mowno.comL'artiste a prévu seulement 4 dates en France. Il se produira le 31 Mai à Lille (Aeronef Club), le 3 Juin à Villeurbane (Au Transbordeur), le 5 Juin à Mérignac (au Krakatoa), le 6 Juin à Paris (au Trianon).
Écoute intégrale de l'album "The North Borders" (2013) ici
Écoutez les albums "Black Sands" (2010) ici et sa version remix (2012) ici
Pages Web de Bonobo :
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